Un petit tour par... Deauville

Petit coup de folie, petite mélancolie, j'hésite depuis ce matin et n'arrivais pas à trancher. Partir loin d'ici, partir d'ici. Prendre la route et courir sans s'arrêter. Jusqu'à ce qu'au loin, plus rien ne dérange l'horizon. Le calme, le vent, le sable et l'océan. S'échouer sur une plage longue et large. S'isoler comme pour mieux y échapper. A qui? A quoi? Déjà à ce quotidien et ensuite à certains qui le peuplent et en font jour à jour un lent poison qui irrite et paralyse.

Et puis, un moment, l'hésitation et les doutes cessent. Je me retrouve à préparer mon sac pour le départ, des bonbons, de la bière, des capotes au cas ou. J'enferme mon appart et démarre la voiture. 

Mon odyssée est accompagnée par ma playlist de musique grecque, de la pop, de la vraie laika!

Près de 3h après. Je me gare sous un ciel bleu-gris. Les planches sont à moi et à moi-seul. Que c'est bon de fouler le sable, qu'il est bon de se retrouver seul. Au loin l'infatigable océan crache ses vagues sur le rivage. Les parasoles sont rabattus et les derniers joggers terminent leur course.

L'apaisement du monde me calme. 

Même les mouettes d'ordinaire caractérielles s'envolent loin de moi. Elles me laissent. 

C'est avec ce silence bien particulier rythmé par la musique perpétuelle des vagues que j'arrive à entendre les clameurs de mon âme. Un son étrange, méconnu et en même temps familier. Mes yeux se plissent pour mieux me regarder. 

Cigarette en bouche, j'expulse la fumée du destin. Je m'écoute. 

Et j'entends l'indicible. 

Pourtant malgré cela je ne changerai pas mon chemin.