mardi 27 mai 2014

Les lezards



Ce qui est bien avec les fameuses dunes de Maspalomas c'est que j'ai pu, comme à Marseille, bronzer sans trace de maillot. A poil je me suis délecté à montrer mon cul et parfois a écarter les cuisses pour laisser courrir la petite goutte d'huile solaire en trop. J'espère que les quelques mecs qui me regardaient en tournant le dos à la façade maritime et en me souriant ont pris leur pied (le bonheur est souvent gratuit).
J'ai même respecté la coutume en allant me perdre au milieu des buissons avec d'autres mecs qui tout perdus comme moi, nus comme des verres, se sont décalottés pour mieux se branler.
Pas toujours jeunes les lézards mais des queues qui creusent des sillons dans le sable...
Ah les dunes, les fameuses, les bouillonnantes...


lundi 26 mai 2014

Le Flamand Rose


La nuit était encore chaude, l'ambiance survoltée.
La foule était bordée par une multitude de mini cabanes débitant à foison et à peu cher des litres d'alcool, des quantités de paquet de cigarettes. 

Au milieu d'un tel univers, seul le mélange d'alcool aide à accéder à l'état optimal de la "movida". Un peu de bière beaucoup de vodka redbull et subitement les muscles se décrispent, l'esprit s'écoule au rythme de la world pop qui envahit les oreilles... 

Avec quelques cigarettes, les jambes sont prêtés à risquer déambulations dignes de véritables "perdidas". Les regards s'acoquinent. Ici et la, des sourires s'échangent. Malgré la musique et l'alcool et la foule, la timidité de la première seconde est de mise même lorsqu'elle est complètement mensongère. 
Dans ce genre de situation j'ai toujours remarqué que les yeux brillaient d'une lumière bien étrange. Les loups se déguisent en agneaux et inversement. Du coup dans cette énorme bergerie toutes les cartes sont inversées. Néanmoins ce qui reste acquis et sur c''est bien le niveau d'excitation générale.
Démoniaque? Paraît-il!

Alors que je me fraie un chemin entre ces groupées de germains, allamans, saxes, angles et autre poilus ou ultra shavés, je tombe sur un binôme bien original : un blondinet au visage mais surtout au regard et sourire angéliques au bras d'une espagnole "muy caliente" qui semble bien décidée à épuiser ce corps svelte à coup de déhanché de salsa! 
J'interviens non loin de là et je laisse des regards insistants et de légers plissements de lèvres lancer les premiers assauts. Comme pour mieux exprimer ce qui démarre secrètement dans mon esprit, je sors une cigarette que je sacrifie langoureusement dans ma bouche. Le blondinet craque et l'espagnol aussi.
Elle s'approcha de moi comme un mâle viril défendant sa chétive femelle. Elle exécuta quelques pas de danses rituelles montrant en réalité le niveau de fatigue accumulé grâce  ses talons. 
Quel dommage, mes jolies baskets m'ayant préservé de cette avarie, très vite en quelques mouvements la terrifique espagnole sort le drapeau blanc. Un léger soupir accompagné d'un géné sourire, elle assène dans un dernier élan combattif "es mi nino" en parlant du visage angelique puis elle disparaît dans la digestion de la foule impitoyablement remontée par des doses complètes de fortifiants de toutes natures.
Dès lors je me trouve face à lui seul, déhanché contre déhanché je lui propose ma dernière cigarette... Tout un symbole... Il accepte. 

Je lui propose de se désaltérer dans mon gobelet. Il refuse. Nous dansons alors jusqu'à ce qu'une folle envie de lui parler me prend. Prétextant l'approvisionnement en nicotine je l'entraîne dans d'autres univers... C'est au coco loco que j'epuiserai visage d'ange. J'apprendrai sur un banc isolé son nom et sa nationalité. Un flamand! Professeur de danse! En Belgique ! En couple ! 
Sa douceur et sa fragilité me touche. C'est un homme sensible effrayé et pour cause, par le tumulte du monde. Cela me touche, sans doute, je me revois dans ses yeux. Moi aussi je souriais avec naïveté autrefois...

Mon attraction pour cette mâchoire parfaire, ce regard de prince charmant et ce sourire estampillé "email diamant" devenait de plus importante ! 
Nous dansons, buvons, fumons.


Plus le temps passe plus j'en devenais GaGa. Je me rendais compte, en mon fort intérieur, à quel point je devenais stupide. Je perdais le contrôle que j'exerce d'ordinaire sur mon image. Mais que faire quand la vodka a fini de remplacer le sang? Que faire quand devant un tel visage face auquel plus aucun honneur ne tient debout?

A 3h du matin, c'est la pause pipi. Côte à côte devant un buisson, nos deux attributs masculins sont sortis. Il jette son regard sur ce que j'observais déjà en lui. Alors sans gène je lui demande la permission...

dimanche 25 mai 2014

Maspalomas 2014





J'étais venu ici il y a 5 ans. Des prix attractifs, un ex-BF familier des lieux, du soleil garanti : que demande le peuple! 
Loin de Paris, le personnage social qui nous étouffe au quotidien s'estompe ici. L'alcool aidant (et il n'est vraiment pas cher du tout), la diversité des origines (beaucoup de bacons britanniques et de saucisses allemandes, sans oublier les churros du continent), on se sent très vite débridé dans les allées du Yumbo
On y croise des mecs en laisse à 4 pattes, des gays de certains âges (passant subitement de 19 ans à 58 ans en jockstrap), des travelottes qui te chieraient sur la première pub "slim fast" tant elles ne voudraient pour rien au monde abandonner leur garde robe XXL!




En 2014 peu de choses ont réellement changé, Ricky se fout toujours autant des régionalismes outre-manchiens, le construction fait toujours travailler ses danseurs sur-lookés mais juste adorablissimes, le "macho macho" continue avec ses CD ultra vintages de musiques flamandes (aparté 1- même bourré et drogué je n'ai pas pu décaler la hanche pour amorcer un pas de danse), (aparté 2 - je soutiens sans condition nos amis belges francophones, une question pour vous : vous faites comment sérieux?). Bien sur le gossip et ses supers show de travestis et puis mon bar préfère le "coco loco" (the place to go). Je kiff les noms kitch, et dans coco il y a cocaïne (aie aie que calor!) la musique passe allègrement du chant gitan andalou à la fat-black-diva ! Et ça "on aimmmmeee" 

Mais comme le dit si bien le proverbe "pas folle la guêpe!" Les autorités flairant le jackpot, elles ont récupéré l'organisation de l'événement (200 000 selon les officielles, 150 000 selon moi et je me base sur le taux de plantage de GRINDR - devenu loco loco durant 3 jours). 
Du coup l'ambiance kermesse sympa des années 2009 a laissé place à une ambiance semi-pro. 

On a aimé la mentalité au top de la population locale, grande ouverture, belle tolérance, vrai esprit de fiesta (en même temps le soleil et les 30% de chômage ça aide).

On a détesté l'infestation du Yumbo par quelques "branchés" venus tout droit des vraies places where to be et perdus ici par les hasard du calendrier. Perso on les a surtout retrouvé pas si perdu que ça à 4 pattes ds les backroom à se faire enfiler par du churros ou de la saucisse germanique et ça j'avoue on a grave pas kiffé!


vendredi 23 mai 2014

! Beso Negro !



C'est d'abords une expression espagnole. Une expression traduite en français par : Feuille de rose...

Comme il s'agit d'un met que je savoure j'ai décidé d'en faire la couronne de ma nouvelle page.

Une nouvelle histoire écrite à l'encre des baisers noirs...


lundi 19 mai 2014

Un long parcours




Tout a commencé en 2004, (Waw ça fait déjà 10 ans) les blogs faisaient un ravage monstre. Je venais d'avoir 20 ans, je revenais à Paris après une année à l'étranger. La bas j'avais vécu mon indépendance, j'ai commencé, Dupuis cette date, à la conquérir chaque jour (et ce n'est toujours pas fini). Alcool, sexe, sexe débridé, religion, moral, mode et train de vie, mode vestimentaire, langage et attitude, tout est passé à la moulinette! 

Je suis (devenu) gay. Je suis sorti de moi- même, je me suis fait naître et j'en ai rencontré d'autres (beaucoup).

Chaque jour devenant une aventure j'ai très vite senti le besoin de partager. Sans doute en montrant au plus grand public je voulais à la fois me convaincre que tout ceci était bien réel et puis (à la veille de mes 30 ans aujourd'hui on est moins timide sur ses fantasmes) je voulais m'exhiber devant l'écran. 

J'ai donc ouvert à la fois un blog et des profiles sur sites de rencontre... Gaydar, Citegay, Citebeur... J'ai montré mes fesses alors que je m'affichais "actif". J'ai partagé mes humeurs, mes peurs, mes coups de cœur, j'ai rencontré des amis (affectionnés depuis toutes ces années). Internet est devenu une sorte d'extension de mon être au travers de l'image que je voulais en diffuser. 

Puis un jour, j'ai passé le cap et j'ai créé mon personnage - sans photo de visage (je ne veux pas lui donner ma photo d'identité) - sans lien avec mon état civile ( pas d'écrit pas d'image) juste avec ce pseudo " petit beurre" (mon surnom) et avec cette phrase qui résumait mon état d'esprit et donc toutes mes attentes "déambulations dyonisaques d'un petit Beur en quête d'amour". 
L'aventure a duré et elle fut belle jusqu'au jour où découvert par des proches,  ces paragraphes scandaleusement sulfureux où j'exhibais les mots de mes fantasmes, je fus mis à la porte et banni jusqu'à ma redomption salvatrice. 

Pas facile à 24 ans de se retrouver sans rien, ni personne. De peur et de haine (eh non je ne suis pas un héros) j'ai fermé mon ancienne page. Mes proches m'avaient confisqué leur affection, leur protection... 

Après quelques semaines de galères j'ai décidé de reprendre le clavier et l'appareil photo. Entre temps Facebook et tout le tralala déboulèrent en même temps que le haut débit. Le bonheur fut rapidement de retour.

J'y allais mais pas tout à fait à fond. Quelque chose en moi s'était sans doute (irrémédiablement) brisé.

Des entourloupes, des histoires d'amour gay-lope (plan cul régulier dont on croit que la dimension affective est présente) me laminèrent. Encore des coups, des coups de plus dans la vie et sur le cœur. N'étant (pas encore) devenu un héros, J'ai, une fois de plus lâché l'éponge et j'essayais d'investir mon temps pour davantage me construire.

Et puis, ce soir. 
Je suis sur ma terrasse en vacance je termine ma semaine de GP à Maspalomas, assis avec ma "cerveza local" tropical, je savoure quelques olives de supermarché.

Je me dis qu' à 30 ans j'ai envie d'être une vraie connasse!
Je veux y aller à fond! 
Juste avant un plan cul chopé sur bender (le hornet/grindr local) qui ne va pas tarder je décide de revenir à un goût jeune de dix ans. Je reprends la plume planté tout ce temps ailleurs que dans la toile : welcome to Black Kiss (traduction littérale de Beso Negro) parce que je suis peut être pas un héros mais franchement à choisir je préfère être salope! 

PS : la salope n'est pas qu'un objet sexuel, qu'une copine qui fait "sa mauvaise", arrogante en soirée, boudeuse et vicieuse. En tout cas ce ne sera pas moi. Moi en salope ça sera mon regard sur le monde, sur la vie, un regard enrichi de la voix de mes pulsions, un regard cru où je me montrerai avant et après paillettes. Un regard sans compromission avec rien ni personne! La salope sait baiser les codes!