La nuit était encore chaude, l'ambiance survoltée.
La foule était bordée par une multitude de mini cabanes débitant à foison et à peu cher des litres d'alcool, des quantités de paquet de cigarettes.
Au milieu d'un tel univers, seul le mélange d'alcool aide à accéder à l'état optimal de la "movida". Un peu de bière beaucoup de vodka redbull et subitement les muscles se décrispent, l'esprit s'écoule au rythme de la world pop qui envahit les oreilles...
Avec quelques cigarettes, les jambes sont prêtés à risquer déambulations dignes de véritables "perdidas". Les regards s'acoquinent. Ici et la, des sourires s'échangent. Malgré la musique et l'alcool et la foule, la timidité de la première seconde est de mise même lorsqu'elle est complètement mensongère.
Dans ce genre de situation j'ai toujours remarqué que les yeux brillaient d'une lumière bien étrange. Les loups se déguisent en agneaux et inversement. Du coup dans cette énorme bergerie toutes les cartes sont inversées. Néanmoins ce qui reste acquis et sur c''est bien le niveau d'excitation générale.
Démoniaque? Paraît-il!
Alors que je me fraie un chemin entre ces groupées de germains, allamans, saxes, angles et autre poilus ou ultra shavés, je tombe sur un binôme bien original : un blondinet au visage mais surtout au regard et sourire angéliques au bras d'une espagnole "muy caliente" qui semble bien décidée à épuiser ce corps svelte à coup de déhanché de salsa!
J'interviens non loin de là et je laisse des regards insistants et de légers plissements de lèvres lancer les premiers assauts. Comme pour mieux exprimer ce qui démarre secrètement dans mon esprit, je sors une cigarette que je sacrifie langoureusement dans ma bouche. Le blondinet craque et l'espagnol aussi.
Elle s'approcha de moi comme un mâle viril défendant sa chétive femelle. Elle exécuta quelques pas de danses rituelles montrant en réalité le niveau de fatigue accumulé grâce ses talons.
Quel dommage, mes jolies baskets m'ayant préservé de cette avarie, très vite en quelques mouvements la terrifique espagnole sort le drapeau blanc. Un léger soupir accompagné d'un géné sourire, elle assène dans un dernier élan combattif "es mi nino" en parlant du visage angelique puis elle disparaît dans la digestion de la foule impitoyablement remontée par des doses complètes de fortifiants de toutes natures.
Dès lors je me trouve face à lui seul, déhanché contre déhanché je lui propose ma dernière cigarette... Tout un symbole... Il accepte.
Je lui propose de se désaltérer dans mon gobelet. Il refuse. Nous dansons alors jusqu'à ce qu'une folle envie de lui parler me prend. Prétextant l'approvisionnement en nicotine je l'entraîne dans d'autres univers... C'est au coco loco que j'epuiserai visage d'ange. J'apprendrai sur un banc isolé son nom et sa nationalité. Un flamand! Professeur de danse! En Belgique ! En couple !
Sa douceur et sa fragilité me touche. C'est un homme sensible effrayé et pour cause, par le tumulte du monde. Cela me touche, sans doute, je me revois dans ses yeux. Moi aussi je souriais avec naïveté autrefois...
Mon attraction pour cette mâchoire parfaire, ce regard de prince charmant et ce sourire estampillé "email diamant" devenait de plus importante !
Nous dansons, buvons, fumons.
Plus le temps passe plus j'en devenais GaGa. Je me rendais compte, en mon fort intérieur, à quel point je devenais stupide. Je perdais le contrôle que j'exerce d'ordinaire sur mon image. Mais que faire quand la vodka a fini de remplacer le sang? Que faire quand devant un tel visage face auquel plus aucun honneur ne tient debout?
A 3h du matin, c'est la pause pipi. Côte à côte devant un buisson, nos deux attributs masculins sont sortis. Il jette son regard sur ce que j'observais déjà en lui. Alors sans gène je lui demande la permission...
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